l'Association Recherches Archéologiques Girondines
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La basilique Saint Michel : son histoire


I - Vers 1350. une église nouvelle dans un quartier récent et très actif

L'église telle que nous la voyons actuellement a été construite à partir de 1350 environ. La nécessité d'un nouvel édifice s'est imposée à cette date en raison de l'important développement, démographique et économique, du quartier Saint-Michel. Elle remplace une église romane trop exiguë pour accueillir nobles, notables, marchands, marin, artisans d'un quartier prospère. On décide de reconstruire plus grand et en gothique, le style de cette époque.
Le milieu du XIVeme siècle revêt un double aspect pour Bordeaux : d'une part, la ville a été affectée en 1348 par une épidémie de peste qui va réapparaître de manière récurrente jusqu'à la fin du XVIIeme siècle. Un quart de la population a disparu. D'autre part, Bordeaux et sa région vont bénéficier de conditions politiques exceptionnelles qui vont se traduire entre 1362 et 1371 par l'obtention d'un véritable pouvoir autonome vis-à-vis des Plantagenêts. Pendant cette période, le Prince Noir gouverne la principauté dont Bordeaux est la capitale.

 

II - Une église construite entre 1350 et 1550 dans le style gothique 

Vers 1350, la construction de l'église Saint-Michel débute par celle des trois chapelles axiales du chœur et probablement par celle des chapelles proches du côté sud. Les travaux ont été assez lents jusqu'en 1450 environ puisque à cette date, on peut penser que seuls le chœur et les croisillons du transept étaient réalisés.
En 1462, la venue du roi Louis XI apporta un nouvel élan au chantier. Louis XI avait placé le royaume de France sous la protection de saint Michel et fit bénéficier l'église bordelaise de dons ... Le fait que le clocher constitue une construction séparée de l'église n'est pas exceptionnel puisque la cathédrale Saint-André à Bordeaux, l'église Sainte-Eutrope et la cathédrale de Saintes présentent ce même caractère. On peut y voir un souci de sécurité pour l'église dans le but de préserver l'édifice des vibrations apportées par le battement des cloches. En même temps, les deux travées orientales de la nef étaient terminées vers 1486.
La première moitié du XVIeme siècle vit la construction de la nef et l'achèvement et la décoration des chapelles du chœur et de la nef. Le parti architectural de l'église resta résolument gothique bien que cette période soit attribuée en histoire de l'art à la Renaissance. Les maîtres d'oeuvres qui succédèrent à Jean Lebas : Jean Lebas fils, les Maubrun père et fils restèrent fidèles au gothique ... Terminée, la basilique représentera désormais la plus grande église paroissiale de Bordeaux.


 

III - Un mobilier (œuvres d’art et décoration) apporté continûment depuis le XVeme siècle 

Dès le XVeme siècle, l'église fut embellie par un ensemble d'oeuvres d'art dont le nombre fut continuellement augmenté jusqu'à notre époque.

 

Pour le XVeme siècle, on doit noter :

- la statue en bois polychrome de saint Jacques dans la chapelle Saint-Jacques (une copie en pierre a été installée en 2003), probablement du milieu du XVeme siècle.
- la belle Piéta en pierre, présentée dans le collatéral septentrional de la nef que l'on peut dater autour de 1480 (Paul Roudié, la déposition de croix en pierre dans la chapelle du Saint-Sépulcre et la statue de sainte Ursule en pierre dans la chapelle de Sainte-Catherine, de la même époque.

 

Pour le XVIeme siècle, il faut mentionner la décoration de deux chapelles :
- celle de Saint-Joseph, donnant dans le collatéral nord, fut commandée par le riche marchand Dalguel en 1527 et réalisée dans les années suivantes. Elle comprend un magnifique retable en pierre, conçu par un maître d'oeuvre local, Thomas Macip, qui a probablement dû travailler sur les chantiers du Val de Loire, Blois principalement.
- celle du Saint-Sépulcre, au niveau du chœur, possède la Déposition de croix mentionnée précédemment qui fut probablement commandée par la famille Ferron.


 

Au XVIIeme siècle, des retables furent mis en place dans les chapelles, en particulier dans la chapelle Saint-Jacques, don de François de Sourdis en 1612 et tableau de 1631-32.

 

Au XVIIIeme siècle, des ferronneries vinrent fermer entre 1750 et 1780 les chapelles et furent réalisés par de célèbres ateliers bordelais : Laporte, Dumaine, Perrain, Joffrait, Kauzac. De la même époque, la chaire de Feyneau, le bénitier en marbre rosé de Cauquil, un porte-cierge Pascal de Cabirol, l'auteur de la décoration sculptée des salons de l'Hôtel de ville de Bordeaux. La tribune d'orgue fut montée entre 1760 et 1763.

 

Le XIXeme siècle dut procéder à partir de 1860 au remontage total des piliers du chœur ainsi que du voutement sous la direction de l'architecte Charles Burguet. Des sacristies furent alors aménagées sous le chœur. La flèche de la tour Saint-Michel fut réédifiée par Abadie.

 

Le XXeme siècle apporta essentiellement des verrières qui remplacèrent celles du XVIeme (à l'exception de deux) et celles du XIXeme, détruites soit lors de la réfection du chœur, soit pendant les bombardements de juin 1940. Elles furent réalisées entre 1955 et 1963 par les ateliers de Max Ingrand (vitraux du chœur), J.H. Couturat, Pierre Gaudin (vitraux des chapelles) et Gérard Lardeur (fenêtres hautes de la nef et du croisillon sud). Les portails nord et sud ont fait l'objet de deux importants et récents chantiers de restauration successifs. Le carillon de 22 cloches a été également restauré.


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